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 || Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve || ft. SHADOW WORCESTER ||

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Charlie Minsk


Charlie Minsk
(membre d'amour)

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Avatar : Sarah McDaniel

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Situation : Célibataire
Métier/études : Étudie actuellement dans une école des beaux-arts.

Réputation : 2731

Inventaire : Un long vêtement de fourrure blanc cassé (temps restant : 3 RP's).

Pouvoirs : Elle est capable de voir les âmes des défunts. Elle peut également voir au cou des êtres qu'elle rencontre un collier qui s'assombrit de plus en plus lorsque l'être qui le porte s'approche de la mort.


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Mar 11 Avr 2017 - 3:04

Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve


Jour après jour, je me sentais dériver toujours davantage vers les ténèbres. Je sombrais, me noyant dans l’immensité obscure de l’emprise néfaste de mon père. Ma vie était-elle vouée à être un simple bien de consommation ? Je ne pouvais tout simplement pas me résigner à une telle vérité et vivre docilement selon les commandements de mon père. Ma vingt-troisième année de vie sera marquée par le renouveau. J’avais tout pensé, réfléchit jusque dans les moindres détails afin d’échapper à ce monde qui m’était en horreur. Ce jour, que j’attendais depuis tant d’années était finalement arrivé : j’allais enfin pouvoir vivre selon mes propres commandements.

Comme chaque matin le réveille m’extirpa d’un sommeil qui avait tant tardé à se faire maître de mon corps.  Les bras de Morphée ne semblaient guère aimer m’enlacer. Mon visage marqué par la fatigue, fut surprit par le reflet qui lui était offert par le miroir. Ce que j’étais la seule à pouvoir voir avait disparu. Mon collier, celui qui annonçait que je m’approchais irrémédiablement de la mort, n’ornait plus mon cou. Une telle chose était impossible, aucune explication ne me paraissait sensé. Toutefois, il avait certes disparu pour une raison que je pouvais guère concevoir à ce moment précis, mais, le fait qu’un collier au colorie aussi obscure que mon âme devait l’être ne décorait mon port de coup, sous-entendait, que mon plan ne me guiderait pas tout droit vers la mort. Je me préparais rapidement, car ce jour était réglé comme du papier à musique, et je n’avais guère le luxe de pouvoir commettre la moindre erreur. Si mon plan échouait, jamais plus je ne pourrais fuir, je se serais condamné à vivre pour l’éternité auprès de mon tirant.

Mon plan était en fait assez simple, mais le financement pour ce dernier était ce qui m’avait demandé tant de temps et d’efforts. A l’abris de toutes suspicions de mon père j’avais enchaîné les missions en intérimaire : je m’étais acheté une nouvelle identité au marché noir, et grâce à cela je m’étais ouvert un compte en banque sous le nom que je venais d’acquérir, afin de pouvoir subvenir à mes besoins lorsque je serais enfin affranchit. Années après années, j’avais bâtit ma nouvelle identité, telle une nouvelle peau que je vêtirais lorsque celle de Charlie Minsk disparaîtrait dans les entrailles de la mort.

Ainsi, mon plan se divisait en trois étapes. Premièrement, je devais me rendre à la salle de sport dans laquelle je m’étais inscrite il y a plusieurs mois, et y faire mon sport habituel. Deuxièmement, je devais me rendre dans le hammam afin de me détendre après cette séance de sport intensive, ce lieu où les chiens de garde de mon père ne pouvaient guère me suivre. Cependant avant de m’y rendre, je devais retourner dans les vestiaires se trouvant juste avant le hammam, et… juste avant sa sortie de secours qui représentait mon exutoire tant attendu. Je récupérerais donc le sac à dos contenant tous les papiers de ma nouvelle vie dans le casier que j’avais soigneusement privatisé la veille. Je dissimulerais le sac sous mon peignoir en soie, et me dirigerais vers le hammam comme je le faisais chaque jour depuis près de trois mois. Mais cette fois, je n’ouvrirais pas la porte de droite, mais bien celle de gauche, qui donnait sur l’extérieur. Et enfin, la dernière partie de mon plan : lorsque je me trouverais enfin à l’extérieur, je délaisserais mon peignoir, je chausserais mes converses rouges, et me dirigerais vers le coin de la rue, dans lequel un taxi m’attendrait.

Alors, tandis que chaque partie de mon plan avaient pu être exécutés sans encombres, tandis que je courrais vers mon salut, je fus coupée dans mon élan. La voiture qui m’attendait n’étais guère celle que j’espérais. Cette Audi R8 au colorie noir mat, qui était le lieu de nombre de mes cauchemars. Comment ? Comment mon père avait-il pu avoir écho de mon plan ? Mon corps refusait de faire le moindre mouvement, tandis que mon regard brumeux restait fixé sur le véhicule. Mes pensées étaient troublées, et se confondaient les unes aux autres, de telles qu’aucun raisonnement sensé ne semblait vouloir me sauver. Mais qu’importe si mes actions étaient celles d’un être désespéré, je ne pouvais plus faire marche arrière. Quoique cela me coûte, je devais fuir, qu’importe le lieu, je devais disparaître. Alors, après une grande inspiration, je me mis à courir, trouvant en moi, une envie de vivre que j’ignorais jusqu’alors. J’ignorais où mes pas me menaient, j’ignorais si mon père et ses chiens de garde me suivaient, mais je courrais de toutes mes forces, jusqu’à sentir la saveur du sang dans ma gorge, jusqu’à ce que mes allaitements me fassent souffrir, jusqu’à ce que mon point de côté ne soit plus qu’une douleur parmi tant d’autres. Dans ma fuite effrénée, je fini par tourner dans une ruelle sombre, afin de me cacher dans l’ombre. Cachée derrière des montagnes de déchets, j’avais utilisé toute l’énergie présente dans mon corps chétif. Je tombais à terre, essayant vainement de reprendre mon souffle alors que je retenais avec difficulté les larmes qui voulaient tant orner mes joues rosées. J’étais si misérable, si pitoyable, que cela me donnait des crampes à l’estomac. J’étais à terre, adossée contre le mur crasseux de cette misérable ruelle nausée à bonde. C’est alors que des pas commencèrent à retentir, ma main fermement positionner contre ma bouche, je tentais désespérément de faire silence. Qu’importe si je devais mourir d’asphyxie, cela était toujours mieux que d’être retrouvé par mon père. Mais malgré toutes mes espérances, je fus rappelée à la dure réalité. Alors que je relevais mon regard humide vers les trois hommes qui me faisaient face, je n’avais plus aucun moyen de fuir. J’étais condamnée. Mon père et ses deux bras droits me regardaient avec haine et dégoût. J’avais déjà causé la colère de mon père, maintes et maintes fois, mais cette fois-ci, cela était différent. Jamais, jamais, je ne l’avais vu dans un tel état. Mon corps se mit à trembler inconsciemment tandis qu’il se fit lever de force, jusqu’à ne plus toucher le sol.

« Ton corps, ton âme, tout, tout de toi m’appartient. Tu croyais pouvoir me fuir aussi aisément ? Je vais faire en sorte que plus jamais l’idée même d’un tel acte n’émerge dans ton esprit misérable », exclama mon père d’un ton grave tandis que mon corps se faisait peu à peu marquer par des colories qui ne lui sied guère. La douleur était intense, mais j’avais appris avec le temps, que les larmes ne faisaient qu’empirer la sentence. J’acceptais alors mon sort docilement, comprenant aisément que plus rien ne serait comme avant. Notre relation venait d’atteindre le point de non-retour. Mais une sensation étrange commençait peu à peu à parcourir chaque part de mon corps blessé. La douleur était en train de disparaître, tandis que mon corps se faisait de plus en plus léger. Leur voix se faisaient de plus en plus distante, tandis que ma vision devenait brumeuse. Qu’était-il en train de se passer en moi ? Je n’allais guère tarder à avoir la réponse.

« Patron, je crois que votre fille est morte ».


Ouvrant grand les yeux de surprise, je les baissai instinctivement, pour constater l’inconcevable. Mon corps sans vie était à mes pieds. Je n’étais plus spectatrice, mais bien actrice de ce monde invisible. Malgré un sentiment de légèreté des plus nouveaux pour moi, je sentais que mon âme n’était guère en paix, et que la lumière me serait refusée. Je restais donc près de mon corps, contemplant la froideur du regard de mon père face à mon corps inanimé. Il ne venait pas de perdre son enfant, mais bien l‘un de ses plus gros investissements. Il frappa un coup dans mes côtes en signe de mécontentement. « Si faible », ses deux misérables mots transpercèrent mon cœur d’âme en peine. Je ne m’étais jamais fait d’idées tant qu’à ses sentiments à mon égard, mais cela restait tout de même éprouvant.

« Je ne veux guère de soucis avec la justice à cause d’un être aussi pitoyable, nous allons abandonner son corps au milieu de la forêt, là où personne ne la trouvera. N’oubliez pas son sac, ne laissons aucune preuve explicite de sa venue ici ».

Étrangement, mon géniteur les accompagna dans cette tâche dont sa présence n’était guère requise. Pourquoi ? Cela je l’ignorais. Ainsi, sans même prendre la peine de me mettre sous terre, ils m’abandonnèrent au milieu de ce paysage hostile. Ils me laissèrent seuls face à ma dépouille, face à mon corps meurtri par les coups. Impassible, je soupirais. Finalement, j’avais eu ce que je désirais : j’étais enfin loin de l’emprise néfaste de mon paternel. Mais tandis que j’acceptais mon sors, je sentais mon âme se faire rappeler par mon corps. Hors de toute maîtrise de ma part, lorsque mes yeux s’ouvrirent de nouveau, toute légèreté avait disparu, pour laisser place à la douleur d’un corps battu. J’allaitais, mon cœur qui reprenait ses activités ne semblait vouloir se calmer. Mes membres tremblaient comme s’ils souhaitent par eux-mêmes vérifier leur état de marche. Mes joues étaient ornées par des larmes que j’avais retenu depuis bien trop longtemps. Non seulement j’étais en vie, mais qui plus est j’étais libre puisque mon père me pensant morte ne me rechercherait pas. J’ignorais comment les choses avaient pu tourner ainsi, mais cela m’importait peu, je me mis alors à rire. A rire de bon cœur, face à cette situation que je n’aurais pu imaginer. Je devais sans nul doute paraître folle, à rire de cette manière qui ne me ressemblait guère, qui plus est seule au milieu de la forêt tandis que mon corps présentait des caractéristiques qui ne prêtaient en rien au rire. Mais plus rien n’avait de l‘importance, j’étais enfin libre. Je fis alors une première tentative afin de me relever, mais elle se couronna par un échec. Ce ne fut qu’au troisième essai que je fini enfin par me stabiliser sur mes jambes. L’ensemble de mes organes avaient repris leurs activités dans le calme, mais cette tranquillité n’allait guère durer. J’étais perdu dans un lieu dont j’ignorais la sortie, qui plus est dans un état lamentable. N’oubliant pas de récupérer mon sac je commençais à m’aventurer dans cette forêt profonde, dont le silence avait un écho des plus apaisants. Je fini par tomber sur une maisonnette dont les habitants qui l’occupaient, semblaient absents. Mais alors que je m’approchais la porte s’ouvrit par elle-même. Si cela pouvait en effrayer certain, cela ne me dérangeait guère, j’avais grandi avec ces êtres après tout. Je fis donc la rencontre d’une étudiante qui s’était suicidée à cause de l’homme qui vivait dans la demeure où je me trouvais. Elle me conta tous les détails qui l’avaient mené jusqu’à la mort. Elle me conta la mascarade qui l’avait poussé jusqu’au suicide. Ainsi, elle, comme tant d’autres quémandait mon aide. Son sort m’importait guère, et son histoire quoiqu'atypique, était tout de même celle d’un être réclamant justice comme tant d’autres esprits étant venu à ma rencontre. Mais, au vu de la situation dans laquelle je me trouvais, j’avais besoin d’aide, et cette dernière était parfaite pour assouvir mes besoins. Alors, nous fîmes un pacte : je l’aiderais à se venger de son assassin, si elle me guidait vers la ville. Cependant, avant de reprendre la route je devais tout de même améliorer mon apparence si je souhaitais éviter d’attirer les regards. Je dérobais alors quelques vêtements propres après m’être douchée rapidement afin de nettoyer le sang qui avait séché sur l’ensemble de mon corps. Je n’avais pu trouver de quoi panser mes blessures, je devais donc me rendre dans une pharmacie afin d’acheter ceux dont j’avais besoin lors de mon retour à la civilisation. C’était ainsi, qu’enfin propre sur moi, je pus reprendre la route vers la ville, prête à commencer ma nouvelle vie. Comme convenu l’âme en peine me mena jusqu’à la ville dans laquelle après avoir acheté de quoi me soigner, quelques nouveaux vêtements, et une nouvelle paire de lunette de soleil, je me rendis dans un hôtel miteux des baffons de la ville. Ces quartiers et les êtres qui les peuplaient, étaient en apparence aux antipodes du monde dans lequel je résidais depuis ma naissance. Mais cet environnement délétère était finalement à l’image de l’âme de tous les êtres que j’avais côtoyé dans le monde luxuriant de mon paternel. Seule dans ma chambre d’hôtel bas de gamme, je pansais mes blessures essayant tant bien que mal de prendre du recul tant qu’aux évènements qui avaient marqué ma journée. Tout était allé si rapidement, que je n’avais pu trouver le temps afin de réellement prendre conscience de toutes les conséquences que ce jour allait avoir sur le restant de ma misérable vie. Loin de mon père et de son influence néfaste, j’étais maintenant la seule à décider de ma destiner. Mais au fil et à mesure que je me perdais dans mes pensées, je prenais peu à peu conscience d’un autre fait jusqu’alors refoulé. J’ignorais où je voulais mener mon existence, je n’avais ni but, ni rêve. Je vivais pour la seule raison que j’étais venue au monde. Je vivais au jour le jour, l’inconnu ne m’effrayais guère, mais je ne pouvais en dire autant du néant. Ma vie était vide de sens, et j’ignorais comment lui en donner. Mais tandis que les cloches de l’Eglise annonçaient le repas de midi, je me rappelais alors que j’avais pour le moment une mission qui donnait de l’importance à ma vie aux yeux de quelqu’un. Cette âme en peine que j’avais rencontré plus tôt dans la matinée, voyait en moi son salut. Elle ne pouvait atteindre la lumière à cause de ses chaînes qui la reliait à son assassin. A cause de la haine et de son besoin insatiable de justice, elle était condamnée à l’errance. Je lui avais donnée ma parole, je luis avais promis de l’aider à trouver le chemin vers la lumière. Une idée étrange me vint alors à l’esprit. Depuis ma naissance, le sort des êtres peuplant le monde des invisibles m’importait peu. Or je voulais sortir des déterminismes de mes liens de sang, je voulais me tourner vers la lumière que je ne cessais de contempler et d’admirer depuis l’aube de mon existence. Alors pourquoi ne consacrerais-je pas une partie de mon temps afin d’aider ces âmes en peine, sans contreparties, tout simplement afin de devenir une meilleure personne ? Inconsciemment je me mis à sourire face à cette idée des plus incongrues. Je croyais aux théories de Sartres, même si l’être en lui-même m’irritais. « L'existence précède l'essence », disait-il à juste titre. Mais ma nature d’être des ténèbres pouvais-je vraiment aller contre elle ? J’ignorais si je réussirais à devenir un être de lumière sur le long terme, néanmoins, j’avais tout à gagner et rien à perdre : je me devais donc d’essayer, essayer de me tourner vers la lumière afin de m’assurer que ma destinée ne s’y trouverait pas par tout hasard. Mais je savais que cela n’était pas une mince à faire, et que nombre d’obstacles allaient se présenter à moi. Néanmoins, si j’avais pu m’extirper de l’emprise de mon père, alors rien ne m’étais impossible. Ainsi, plus déterminée que jamais je ne l’avais été, je décidais d’exécuter ma première mission. Je sortis donc acheter de quoi me restaurer, mais surtout de quoi peintre afin de mettre en œuvre la première partie de mon plan. Quatre jours passèrent alors depuis mon prétendu décès, quatre jours où je n’avais que peu entrevu les rayons du soleil. En fait, je m’étais employée pendant ces quelques jours à peintre trais pour trais le visage de l’étudiante qui était venue réclamer mon aide. Je n’avais que peu dormi, mais après tout cela ne me changeais guère de mes habitudes. Mes quelques sortis avait pour unique fin de retourner voir les trais de mon modèle qui se trouvait aux côtés de son meurtrier. Je m’étais donc rendue à plusieurs reprises dans la pâtisserie dans laquelle cet homme à l’aire bourru travaillait. Je l’observais au loin, sans jamais m’approchais de trop près. Cet homme n’avait guère la carrure d’un assassin, il semblait si faible et misérable. Mais les apparences étaient souvent trompeuses, je ne le savais que trop bien, je devais donc me méfier, et rester sur mes gardes tant qu’à mes agissements à son égard. Ainsi, jour après jour, la peinture avançait à grand pas, jusqu’au dernier coup de pinceau à l’aurore d’un cinquième jour. Je laissais alors la peinture sécher toute la journée, et m’employais pendant ce temps à chercher un travail à mis temps sur internet. Puis, aux alentours de cinq heures de l’après-midi, afin d’arriver dans la demeure de ma cible avant cette dernière, je pris la route après avoir soigneusement emballé ma réalisation. Me rappeler de la route ne fut guère une mince à faire, mais je fini par atteindre ma destination dans les temps. Je déposais alors mon présent sur le pas de la porte, sans mots ni indices tant qu’à l’expéditeur. Puis, j’entrepris avec ménagement de trouver une cachette non loin afin de m’y cacher jusqu’à ce que le destinataire de toutes mes attentions ne fasse acte de présence.
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