Besoin de parler ? || ft. Levy E. Reeves

Je détestais avoir à faire à un fichu psychologue, car selon moi, ils ne servent à rien dans l'ensemble si ce n'était qu'à ramasser l'argent de leurs clients et de s'enrichir ainsi. Certains ne pensaient même pas à faire l'effort d'écouter leur patient puisque certains pouvoirs leur faisaient gagner du temps. Je suis heureuse de posséder mon talent magique dans une telle situation. Ils sont obligés de m'écouter et d'user de ce qu'ils ont appris dans leurs cours. Il était rarissime que j'en vienne à demander l'aide d'un psychologue, mais j'ai la décence d'appeler un rendez-vous d'urgence si une situation devenait hors de contrôle. C'est en ce moment même le cas puisque je viens d'apprendre que mon père était dans la même ville. En ce moment même cet homme se promenait librement dans les rues. Mon paternel savait-il que j'étais ici ? Était-ce pour cela qu'il était là ? Trop de questions. De confusion. Trop de colère, de haine... J'avais seulement envie de le retrouver et de le tuer de mille et une façons différentes !

J'empoignais mon téléphone et je composais le numéro du psychologue Strushberry. Le premier coup résonne à mon oreille. Un deuxième avant que finalement, il ne daigne me répondre. Ma voix avait changé de l'habitude. Elle était plus rapide, plus angoissée qu'à l'ordinaire. Je semblais même mettre ma colère sur lui, ce qui n'était pas du tout le cas. Je raccrochais. Je regarde mon téléphone et je vois le compteur se rapprocher des dix minutes de conversation. Un record dans ce cas-là! Je m'empresse de prendre mon veston en cuir et de partir en direction du cabinet de Spencer. Je ne suis pas vraiment à l'aise de voir ce genre de spécialiste, mais je ne voulais pas passer ma vie derrière les barreaux.

Je sors de mon petit appartement en refermant la porte à clef. Je sors ensuite un joint de ma poche et je l'allume dès que je sors à l'extérieur. La marijuana a bien l'effet de me calmer les nerfs, surtout si je suis à vif. C'est bien le cas. Mon cœur bat rapidement dans ma poitrine, le sang afflue davantage vers ma tête, je le sens bouillir au plus profond de moi. Je m'énerve. Je perds pied. Il faut que je rentre le plus tôt possible dans le local de Spencer où je ne donne pas cher de ma peau ni celle de mon père si je le croise. Je me suis arrêtée en chemin afin de fumer un deuxième joint. Je n'avais nulle peur d'une quelconque overdose. Si la mort devait venir me chercher alors soit, je l'accepte. Je ne la regarde nullement effrayée. Je l'attends même. Ma vie n'a été que ténèbres depuis le début et elle le sera sûrement toujours. Je n'espère plus une quelconque lumière. J'ai perdu espoir en celle-ci.

Je regarde l'heure sur mon portable et je me rends compte que je suis en retard. Bordel ! Je reprends donc rapidement mon chemin jusqu'au bureau de Spencer. Je pénètre en trombe dans son cabinet et sans même accorder la moindre attention aux gens qui m'entourent, je me dirige vers la porte fermée de son bureau. D'un coup presque violent, je l'ouvre. Ma respiration est plutôt rapide puisque j'ai dû courir afin d'éviter un immense retard. Celui-ci était déjà conséquent quand même. « - J'vais pas tenter de m'excuser sous tous les pourquoi du comment, ça ne servirait à rien, mais j'ai mes raisons du retard » dis-je en refermant la porte derrière moi. J'en viens en enlever mon veston en cuir pour le déposer sur l'une des chaises. « - Je vais pas te mentir, mais si je suis là, dans ton bureau en urgence... c'est pour éviter de tuer quelqu'un. Surtout pour ça. » Et pour le fait de perdre la tête rien que d'y penser, mais ça c'était un autre détail.