Ianera Sheppe
Je m'impose en tant que
Ianera Sheppe (Ian' pour les intimes). Mon nom de famille laisse prétendre que je suis de classe
pauvre et je ne le nierai pas. Après tout, ce dernier me suit depuis
23 années. Sachez que je suis
amoureuse, mais que cela ne m'empêche pas d'
exercer mon métier de mercenaire. J'appartiens à la famille
Blackmorgans.
if you can't lay your troubles, fight with them, not against
L'on dit que Ianera est une femme banale, sans grande ambition. Se faisant
discrète, ne se mêlant guère à la plèbe. Plutôt à
observer qu'à agir. Son regard perçant semble sonder le moindre mouvement, le moindre écart. Les sens en alerte, telle une
prédatrice n'ayant pas le courage de passer à l'action. Et pourtant... Un visage doux à qui l'on prête régulièrement un sourire. Une moue à la fois légère et
sarcastique. Difficile de savoir lorsqu'elle est sérieuse ou non.
Manipulant habilement les personnes qui l'entourent, ceux qui la connaissent un peu plus en profondeur ne savent jamais réellement sur quel pied danser. Ils la croient lunatique. Or il ne s'agit que d'une question de patience. Certains l'acerbent bien trop pour qu'elle ne daigne prendre des pincettes et porter un masque.
Bien paraître, ne pas faire trop de vague, c'est essentiel à Elyas pour garder une certaine légitimité. Ian' l'a bien compris. C'est bien l'une des raisons pour lesquelles la jeune femme ne se laisse pas dominer par ses émotions et œuvre pour cultiver un certain
self-control qui, cependant, est loin d'être inébranlable. Cela ne fonctionne pas toujours... Et son
assurance un peu trop développée lui coûte parfois des écarts. Sa
ruse et sa capacité à se tirer d'affaire en toute circonstance l'ont souvent couverte.
Fine stratège, en toute situation, Ianera sait se frayer un chemin vers la porte de sortie. Son sens de l'observation et sa
prévoyance l'aident à ne pas porter le poids des impairs que cause son talent inné de s'attirer des ennuis. Ses débuts furent assez difficiles à cause de la constante malchance. Bien heureusement, Scar lui a apprit à appréhender son environnement, à calculer ses actions, ses mouvements, se projeter pour
anticiper.
Impétueuse et
inflexible, Ianera est de ceux qui se donnent à font pour parvenir à leurs fins. Ceci, son mentor l'a rapidement décelé. Sa
détermination est telle qu'une certaine
intransigeance transparaît dans son travail.
Consciencieuse, Ian' ne cherche pas l'efficacité, mais
l'efficience. Sa
perspicacité lui permet d'aller rapidement au bout des choses sans passer par mille détours. Sans être un fin limier, Ianera
décèle les duperies. La jeune femme n'est pas sans connaître ses aptitudes. Même si cela n'est pas fait de façon ostentatoire, elle sait sa valeur et en retire un certain
orgueil. Une
fierté mal placée et une irrépressible envie d'être jugée justement, elle se laisse aisément happer par les défis et autres actions sujettes à
compétition. Son côté
présomptueux est un handicap selon Scar. Un défaut qu'il est bien difficile de faire taire. Cela pourrait lui coûter cher... Bien qu'elle soit
tenace et ait une force
combative implacable, ça ne la rend pas invincible. Un jour, elle tombera sur plus coriace qu'elle et se retrouvera la face contre terre. Et pourtant, il peut être écrit à l'avance que même en position de faiblesse, Ianera ne s'avouera pas vaincue.
Cinglante et
arrogante, elle n'abdiquera que sous la violence. Car c'est son métier, en fin de compte : faire tomber les autres. Les
piéger, les
abuser. Bien qu'il serait ironique qu'elle se fasse prendre à son propre jeu, c'est loin d'être compliqué. Le charme et l'audace ne suffisent pas toujours... Heureusement, outre sa personnalité
affirmée et
téméraire, Ian' a d'autres armes dont elles n'hésite pas à se servir...
the best weapon is your ennemy himself
Ianera n'a jamais considéré sa rencontre avec les Balckmorgans comme une malchance. Bien au contraire. Ils lui ont ouvert les yeux. La jeune femme n'a pas été élevée dans l'idée d'un monde manichéen où la lumière s'oppose à l'obscurité. Pour Ian', toutes les âmes sont grises. Le penchant ne se tisse que par les actions que l'on pose. Lorsqu'elle eut à choisir, elle se tourna simplement vers le choix de ses géniteurs. N'ayant pas réellement sa place d'un côté ou de l'autre. Se laisser porter par les filets de Scar une fois ses parents massacrés, ce ne fut en fin de compte qu'une évidence : comment croire en la lumière lorsque l'on est ainsi confronté à l'injustice et la violence du monde ? Sans ciller, Ianera laissa Scar la modeler comme il le souhaitait. Apprendre l'usage des
armes blanches, des
armes de poing, à se servir des mots, de
l'éloquence pour terrasser ses ennemis ou apaiser des situations bien trop risquées pour être réglées autrement qu'en finesse et diplomatie... La jeune femme a aujourd’hui toutes les armes possibles à sa portée.
Il y est pourtant un domaine dans lequel Ianera a des capacités latentes... Ses pouvoirs n'ont jamais été développés dans un but de violence ni de bienveillance. Ses capacités ont un aspect pragmatique évident : l'utilité. En effet, elle a toujours été amenée à de voir observer les choses en profondeur : leur fonctionnement, leurs utilisations. Que ce soit pour en user ou pour les réparer. Une famille isolée des autres doit savoir s'en sortir par elle-même. C'est donc dans la
compréhension intuitive des mécanismes et de la technologie que la petite se spécialisa très tôt. Faisant preuve d'une curiosité intellectuelle certaine mais n'ayant aucun goût pour les leçons ou les livres, c'est dans la contemplation que Ian' trouva son Saint Graal. Difficile à tenir en place, à captiver autrement qu'en pratiquant, Ianera n'est pas la personne la plus érudite ni cultivée. On comprend rapidement qu'elle est née d'une famille de simple paysans comptant les pièces de monnaie à la fin de chaque mois... Pour des besoins évident dans son travail, Ian' a également été amenée à pratiquée la
furtivité. Se dissimuler ou dissimuler de petits objets lorsque détourner l'attention ne suffit pas. Elle doit encore travailler cette compétence mais les résultats sont déjà visibles. Contrairement à son autre entreprise : apprendre à
matérialiser des objets. Mais cela demande bien trop de connaissances, d'énergie et de puissance.
Elle a beau savoir au fond qu'elle est trop jeune pour se lancer dans cette entreprise en espérant obtenir son succès, toutefois, Ianera est une optimiste obstinée : s'infligeant d'éreintant exercices, il n'est pas rare qu'elle soit arrêtée par Scar. Il se soucie d'elle et n'apprécie pas la façon que sa protégée a de chercher à repousser constamment ses limites... Il n'est déjà pas rare qu'en retour de mission, la jeune femme souffre de
maux de tête, de migraines l'accablant au point de ne plus être capable de faire quoi que ce soit. Scar et ses autres confrères n'ont de cesse de lui dire de ne pas pousser ainsi sa magie et de se ménager. Mais quand le besoin s'en fait ressentir, Ianera ne parvient à se raisonner et à se brider. Faisant toujours passer le résultat de la mission avant sa santé. Ses sens étant très sollicités durant l'utilisation de ses capacités, Ian' a souvent des
moments de faiblesse la rendant vulnérable face aux autres enchanteurs.
« Elyas est une ville faite pour nous », ressassait sans cesse mon paternel. Au service du chef du quartier de qui il léchait perpétuellement le derrière, mon père ne pouvait pas vraiment dire de mal de cette ville... Après tout, cette dernière gardait protégés les enchanteurs. Je n'ai jamais compris pourquoi le croquant standard pensait qu'il fallait se cacher, se terrer pour éviter que les humains aient peur de nous. Pour éviter qu'ils n'en viennent à nous traquer, nous exterminer. Mais nos pouvoirs, nos capacités étaient bien plus fortes que tous leurs pays... Si tous les enchanteurs se liaient, la race humaine ne serait plus. Alors pourquoi étions-nous ceux qui devaient se cacher ? Ma mère, qui passait son temps entre notre minuscule taudis et les grandes maisons qu'elle récurait pour les dignitaires d'Elyas et plus modestes personnes, avait cette éternelle rengaine : « il ne faut pas que nos pouvoirs nuisent aux autres, ils ne sont pas là pour ça. Notre famille est là pour servir. » Ouais. Longtemps je me suis demandée : pourquoi devait-on se limiter ? Mais dès lors que je m'essayais à des expérimentations un peu trop risquées ou violentes, j'étais réprimandée par mes parents. Ils avaient peur. Peur de ce qu'ils voyaient dans mes yeux. Je ne comprenais pas... Ces deux enchanteurs plus proches de la lumière que de l'obscurité menaient leur petite vie médiocre tant bien que mal. S'occupant de moi comme ils le pouvaient. Je leur en voulais d'être fille unique, mais ils ne m'ont pas tenu à l'écart de la valeur qu'avait l'argent et de ce que ça représentait comme dépenses d'avoir un nouvel enfant. Je compris, même si je trouvais cela injuste. Nous étions terrés dans ce qui devait être jadis une grange, une bicoque de bois que l'on a camouflé de plaques de plâtre plus faciles à percer qu'une feuille de papier. Alors qu'autour de moi, la plupart vivaient dans de jolis pavillons, des maisons parfois plus modestes, des appartements. Mais je ne connaissais pas beaucoup d'enfants dont la famille était à un niveau aussi bas... Nous étions les Sheppe... Au service des plus grands. Cela ne semblait pas déranger mon père qui - sûrement pour me faire garder espoir - me disait qu'il trouvait cela honorifique que de servir autrui. Honorifique... Est-ce que se demander chaque nuit d'hiver s'il on ne va pas congeler en s'endormant ou ne serait-ce que de compter les centimes pour acheter de la nourriture pour la fin du mois, c'est honorifique ? Ce mode de vie était le mien, de toute façon, que je le veuille ou non. Ma mère tentait de m'apprendre le plus de choses possibles mais je n'étais pas très attentive, préférant apprendre sur le terrain que dans les bouquins... Elle espérait que j'ai un meilleur avenir que le leur...
Un avenir plus reluisant, mais sans doute aussi un avenir plus long. Je n'avais que dix ans, je rentrai d'une petite course faite pour obtenir quelques piécettes. Loin de m'être préparée à ce que j'allais voir, ce jour signa mon pacte avec l'ombre qui habitait les enchanteurs les plus coriaces. Mon père, ensanglanté, le visage déformé, était inerte, sur le sol. Mes jambes se figèrent, la porte d'entrée que j'avais ouverte continuait sa rotation jusqu'à taper sur le mur. Je voyais plus loin ma mère dont les derniers balbutiements signaient l'abandon de toute vie en elle. Pétrifiée, je ne compris pas de suite ce qui s'était passé. Ni ce que je voyais. Les yeux écarquillés, les sourcils froncés, les bras ballants le long de mon corps, je restais stoïque. Jusqu'à ce qu'une voix, se faisant de plus en plus claire, ne me fasse réagir. « Viens par là fillette... » « On va la ramener, ne lui fais pas de m- » Un cri sorti de mes poumons comme une nouvelle inspiration. L'homme qui s’approchait de moi n'eut qu'un violent coup de pied dans les parties génitales ; s'il y a bien un point commun irrévocable entre les enchanteurs et les hommes, ce sont les bijoux de famille. Mes parents m'avaient apprit à me défendre au besoin. Le besoin, c'était eux qui l'avaient. Alors la vue brouillée et pourtant claire, les idées vagues et pourtant déterminées, je me ruai vers le second malfrat en prenant un couteau qui était posé sur la table, préparée pour le repas. Sans lui laisser la moindre chance de s'expliquer, je me jetai à son cou et plantai la lame du couteau dans sa gorge à plusieurs reprises. Son comparse me retint, m'étreignant de ses bras musclés, afin de m'écarter de ma proie. Qu'à cela ne tienne. Je n'avais plus le couteau, mais il ne me fut pas compliqué de glisser des mains du malfaiteur. Je me retournai, repris le couteau et le lui lança dans la tête. De peu, il l'esquiva et chargea sur moi afin de me faire tomber. Nous nous cognâmes contre le mur, faisant tomber plusieurs bibelots accrochés au mur et posés sur les commodes y attenant. Cela me sonna quelques secondes. Il se recula et me laissa au sol, étalée. Alors que je luttais pour reprendre mes esprits, il se dirigea vers son camarade. Je me hissai jusqu'aux bris d'un vase en verre brisé. Me saisissant d'un morceau, je finis par réussir à me relever. Sans attendre, silencieusement, avec un calme terrifiant vu la situation, je m'avançai de quelques pas et plantai maintes et maintes fois le bris de verre dans l'homme qui essayait de venir en aide à son coéquipier. Je crus ne jamais m'arrêter. Les larmes finirent par me submerger et je ne voyais réellement plus ce qui se passait. Le sang chaud se mêlait à mes larmes. Mes mains maculées étaient plus rouges que si elles avaient été plongées dans un pot de peinture. J'étais méconnaissable. Tant de violence ne me ressemblait pas. Et pourtant, je ne regrettai rien. Catatonique, je finis par tout lâcher et me laisser tomber en arrière. Allongée sur le sol de la maison repeinte de rouge où l'odeur de la transpiration se mêlait à celle du fer, je restai inerte. Cela dura plusieurs heures. Inéluctablement, je tombai dans les bras de Morphée. Ce n'est que le lendemain que j'ai compris ce qui s'était passé. Mes parents... Ils avaient été tués... Pourquoi ? Qui étaient ces personnes ? Que leur voulaient-elles ? Qu'avaient-ils pu faire pour susciter des envies de meurtres ? Ces questions tournèrent, encore et encore... Jusqu'à ce que finalement, un homme ne passe l'encadrement de notre maisonnée.
Trois années étaient passées. Où, plongée dans un mutisme que peut expliquaient, je n'adressais plus la parole à personne, ne croisais plus aucun regard, ne montrais plus rien. Une seule chose m'importait : comprendre le pourquoi. Pourquoi mes parents m'avaient-ils été ainsi arrachés ? Ce que j'avais fait ne m'effrayait pas plus que cela. Je n'étais pas particulièrement fière de mon acte, mais celui-ci était on ne peut plus justifié. Parfois il m'arrivait de croire que mes parents menaient une double vie. Mais laisser traîner mes oreilles à droite et à gauche ne m'apportait aucune informations allant dans ce sens. Pourtant, c'est ce qui aurait été le plus logique. Je ne pouvais pas avoir vécu pendant dix années près d'eux sans remarquer des activités assumées illicites. Soient ils cachaient quelque chose de grand, soit ces personnes s'étaient trompées de cible. Dommage pour elles. Je ne laissais pas de place à l'hypothèse que ces meurtres aient été perpétrés par simple cruauté. Bien que je ne pouvais nier avoir ressenti un certain plaisir à sentir le sang de mes ennemis sur mon visage, il était impossible d'en nourrir une passion telle qu'on en viendrait à tuer par simple plaisir. Mais le monde m'échappait sur bien des points... Je n'étais qu'une enfant et chercher à comprendre la nature humaine n'était pas à ma portée. J'ai tenté de continuer à vivre, dans cette maison où à chaque nuit je revoyais les corps étendus, les coups portés. Les bibelots étaient toujours brisés mais remis à leur place initiale. Les corps n'étaient plus, mais bien des traces de sangs ne partaient pas. j'ignore pourquoi il m'importait de laisser les choses en l'état... Pourquoi je n'étais pas partie. Mais assise dans cet ancien théâtre de l'horreur, la providence se fraya un chemin. Celle-ci s'appelait Scar Blackmorgans. Aucun mot ne sorti de sa bouche. Il s'approcha, ne détournant pas mon regard qui se voulait aussi perçant qu'une pleine lune au bon milieu de la nuit. Sans ciller un instant, je le laissai s'approcher. J'ignorais alors qui il était. Et n'en avait que faire au final. Sans paroles échangées, seulement un long silence où l'on se toisait mutuellement du regard, il m'invita à me lever et à le suivre. Ce que je fis, sans me poser la moindre question. Je n'avais plus rien à perdre. J'étais seule. Mal au point. Treize années et rien à manger, aucun argent et plus aucune famille. Scar devint la seule personne qui me restait. La seule personne pour qui je souhaitais rester. Mentor à bien des niveaux, je partageai - sous le regard d'abord inquiet puis subjugué de ses proches - une partie de sa vie, de son intimité. Vivant à ses côtés, il fut celui que je considérais comme mon grand frère. Il m'a éduquée à sa façon, conditionnée à ses idées que je partageais sans l'ombre d'un doute. Des entraînements, aussi fastidieux que difficiles. Il y en eut des coups, des cris, parfois quelques larmes qui me coûtaient alors le double des souffrances pour en venir à bout. Mais je finis par être l'un de ses plus précieux éléments. Scar s'était depuis longtemps lancé dans le recrutement. C'est notre but, le plus de notre organisation : rameuter les âmes, recueillir ceux que la vie de lumière laissait de côté. Je n'avais jamais vu mes parents comme de mauvaises personnes. Malgré leur position, ils étaient droits et respectables. Leur faiblesse n'était que le fruit d'années de rabrouement par les dignitaires qu'ils servaient. Et chaque fois que je refaisais le cauchemar de leur mort, je les voyais être massacrés par des enchanteurs de la Lumière. Aussi cruels et bien plus malhonnêtes que n'importe quel congénère obscur. Le bien et le mal n'existent pas. Ce ne sont que des préceptes inventés par les enchanteurs de la Lumière pour masquer le mal qu'ils font et manipuler les esprits faibles pour les rallier à leur cause. L'ombre est bien plus sincère, bien plus honnête et plus saine. Nul ne peut en douter. Mais il faut trouver les mots pour montrer la voix, que les plus jeunes ouvrent les yeux et soient capables d'entendre et de voir la vérité, pour finalement l'accepter embrasser l'obscurité.
Mon petit pseudo c'est Vanka, 24 ans + Je fais du forum RP depuis mes 11 ans, j'ai également fait beaucoup de RP papier et en vocal sur la sandbox Arma III + Ma présence sera au plus que je peux, généralement 5j/7 + J'ai découverts ITD via la demande de partenariat avec Oranda ♥ J'aime beaucoup le contexte, même si le forum est assez difficile à cerner et naviguer n'est pas toujours évident, l'ambiance me plaît et j'ai hâte de commencer à RP sur ce contexte :3 + Il va falloir investir la Chatbox ! :o Question de vie ou de vie !! :o