. Mon nom de famille laisse prétendre que je suis de classe
et je ne le nierai pas. Après tout, ce dernier me suit depuis
années. Sachez que je suis
. Je suis du clan
.
Alejandro est à la fois fort, habile et ambitieux. Un cocktail qui lui assure de se réaliser pleinement dans la vie. Son côté sociable et joyeux lui assure aussi un nombre impressionnant d'amis toujours prêts à lui rendre service. Cependant, n'attendez pas qu'il vous rende la monnaie de votre pièce. La qualité principale de Alejandro reste sa combativité et son courage à toute épreuve.
Sa philosophie : tout problème a sa solution. Il déteste remettre au lendemain ce qu'il pourrait faire le jour même. Fin analyste et cérébral, Alejandro s'oriente généralement vers la psychologie ou les mathématiques. Il reste cependant tout aussi intéressé par les activités plus physiques et rêve devant les exploits sportifs. Il aime généralement l'action, même si son métier de professeur n'est pas très vivant. Néanmoins, il arrive à s'amuser lors de ses cours en martyrisant ses élèves, leur donnant par exemple énormément de devoirs ainsi que des notes non méritées.
Toujours fonceur, il n'hésitera jamais à faire des choix qu'il assumera jusqu'au bout ; Alejandro est quelqu'un de très confiant et sûr de lui. C'est également un homme au sang chaud : ne le provoquez pas ou vous le regretterez amèrement par des blessures aussi physique que mentales. Il est clair que Alejandro aime rabaisser ses ennemis et les faire tomber dans un gouffre jusqu'à ce qu'ils soient totalement détruits.
Alejandro est également très jaloux, et ne porte confiance qu'en sa douce, ayant perdu confiance aux gens lors de son adolescence. Approchez-vous de trop, et vous n'aurez plus ni vos jambes pour vous approcher encore, ni vos couilles pour une éventuelle descendance.
Par contre, vous pourrez lui accorder une confiance aveugle ; étant un homme d'honneur, et déçu des promesses dans le vent, il est du genre à tenir ses promesses, et à faire les choses jusqu'au bout.
Cet événement, on ne le vit qu'une fois dans notre vie, si l'on choisit la personne qui nous est destinée. Était - elle la bonne ? J'en étais certain. Et ce jour, je l'attendais avec impatience depuis des mois. Les préparations furent très longues, tout comme la liste d'invités. Elle a toujours eu le don d'inviter tout le pays de toute façon.
Je m'étais habillé pour l'occasion, j'avais même acheté un très beau costume de marié dans une boutique d'Elyas. J'espérais sincèrement lui plaire, j'avais aussi fait un effort pour ma coiffure. En fait, je voulais que tout soit parfait. Et quoi qu'il se passe, cela allait être le cas, puisque je ne laisserais jamais quelqu'un gâcher le plus beau jour de notre vie.
Mon père était présent, et me regardait d'un oeil fier. J'avais le sourire aux lèvres, ce jour j'étais certain d'être heureux : J'allais lier mon âme et vouer ma vie à ma future épouse.
J’appréhende cependant ce moment, comme tout homme je pense, nous avons peur qu'elle refuse ce lien sacré au dernier moment, devant toute notre famille, et que toute cette fête ne soit devenue qu'une mascarade en plus d'être une déception.
Mon père me sortit de mes rêves brutalement d'un coup amical sur mon épaule, qui m'avait d'ailleurs fait titubé par surprise. A ces gestes c'étaient accompagnés quelques mots :
« Alors, mon fils, prêt pour l'grand jour ? » Je m'observais dans le miroir une dernière fois. Ma tenue était parfaite, ma coiffure était bien propre, ma barbe était rasée. Aujourd'hui j'étais un homme présentable pour un mariage.
« C'est mon jour, et pour un mariage, je suis votre homme ! », lui avais-je répondu.
J'étais sûr de moi, aucun doute là dessus, j'allais profiter de cette journée autant qu'un enfant pourrait profiter d'une aire de jeu.
Après de francs sourire échangés avec mon paternel, nous nous sommes dirigés vers la porte, donnant sur un long couloir pour enfin terminer dans l'Eglise.
On ne fait jamais attendre une dame, alors je me devais d'arriver avant elle. Je m'étais alors placé prêt de mon témoin, en face de l'Autel, dirigeant mon regard vers la porte de la bâtisse. Mon coeur s'emballa, j'avais peur, le stress montait en moi. Mais je devais rester, ce jour était le notre. Nous n'avions pas fait tout ce chemin pour partir au moment de nous unir.
Ca y est, la voilà. La porte s'était ouverte, laissant entrer dans l'Eglise la lueur du jour. Les rayons du soleil s'écrasaient sur ma fiancée et son beau-père comme s'ils étaient sacrés, cette lumière leur donnaient à tous les deux une grand importance, autant d'importance qu'ils n'en avaient dans mon coeur pourtant si sombre. Ils étaient ma source de lumière, la source de mon bonheur et de toute ma fierté. La fille que je connaissais plus jeune, lors de mon adolescence, que j'ai perdu de vue de longues années, était maintenant devant moi, magnifiquement habillée d'une robe de mariée, pour moi, et pour moi seul.
Mon coeur s'était alors arrêté quelques secondes, je titubai légèrement en la regardant, le stress étant insoutenable. J'avais du mal à respirer lors de son entrée, sa beauté m'avait laissé bouche bée. Mon regard anxieux, et ma respiration coupée reprirent leur activité lorsque j'aperçus son sourire enjôleur. Elle avait le don pour me remettre à ma place, pour me rassurer dans les pires moments, et elle venait encore de le faire.
Elle s'approchait au rythme de la musique, la musique classique des mariages que l'on pouvait entendre dans toutes les Eglises. Sa démarche était, comme d'habitude, majestueuse, ce qui lui donnait son côté "féline" que j'aimais particulièrement chez elle.
- - -
Nous étions alors enfin mariés, et avaient emménagés depuis déjà quelques années.
« Je l'ai vu te regarder, et moi qui suis un homme, je connais ses intentions !
- Attends, on parle bien du même garçon ? Nous ne sommes qu'amis, il me semblait que tu l'avais accepté. Ce n'est pas parce que ses manières de s'exprimer et de se mouvoir sont différentes des nôtres qu'il a, directement, une idée derrière la tête.
- Il te dévorait du regard ! Tu fais exprès de ne pas le voir, n'est - ce pas ? Si cela se trouve, il te plaît ! Ou même, vous vous êtes sûrement déjà vus sans moi... »
Ces disputes étaient devenues fréquentes et nous rongeaient de plus en plus. L'idée que cet homme pouvait toucher son corps, frôler ses courbes si sensuelles, déposer de doux baisers papillons tout le long de son cou, voler ses lèvres qui m'étaient pourtant destinées, me donnait des envies de meurtres, mes poings se serraient jusqu'à couper la circulation de mon sang jusqu'à l’extrémité des mes doigts. Frapper quelqu'un, ou quelque chose devenait un besoin fréquent. Lorsqu'elle ne m'écoutait plus, je finissais par me taire, et sortir de notre demeure sans dire un mot.
Bien entendu, elle n'avait aucune idée de l'endroit où j'allais, et c'était bien entendu bien mieux ainsi. Je sortais dans la rue, trouver le premier ivrogne ou la première personne avec une tête qui ne me revenait pas, pour me défouler sur son corps, faire couler le sang, et satisfaire ma rage, ma haine envers les êtres masculins, mon envie de vengeance. Ces soirs-là, il y avait un homme qui perdait la vie. Je finissais par creuser sa tombe, et revenait toujours au bercail auprès de ma belle, qui m'avait fait perdre mon sang froid.
Je détestais ces jours là. Tout comme je détestais les jours où elle avait à faire un choix.
Elle ne savait jamais quoi choisir, et avait toujours tendance à changer sa décision de nombreuses fois avant de prendre une décision. Je faisais pourtant tout pour que tout lui plaise, mais elle finissait toujours par perdre sa volonté, sa motivation, et elle demeurait molle. Sa voix perdait toute vie, toute intonation, et j'avais beau tenter de la motiver, de l'aider, rien ne fonctionnait.
Ces jours-là, je m'arrachais les cheveux tant elle me décevait et finissais toujours par lui envoyer d'autres provocations.
« Je ne suis pas aussi intéressant que ton cher ami, hein ? » Je me dévalorisais en espérant qu'elle me contredise, en vain. Ma déception augmentait et l'éclat de mon regard s'estompait pour laisser croître mes Ténèbres. Je finissais par m'en aller une nouvelle fois, préférant déferler la douleur qu'éprouvait mon coeur sur le premier passant que je pouvais croiser. Mon chagrin était si intense que la personne que je persécutais m'importait peu. J'imaginais qu'il était simplement l'amant de ma belle, et encore une fois je creuser une tombe après avoir abîmé son visage de mes mains nues.
Ces scènes de ménages étaient tellement fréquentes que j'y pris goût, et qu'au travail je finissais par m'en prendre à mes élèves, même les plus brillants. Les mathématiques ne m'intéressaient plus, ma raison de vivre n'était plus que le plaisir de voir ces enfants pleurer devant leurs copies, de sentir ces vies partir vers l'au-delà, de sentir leur respiration se couper au niveau de leurs gorges juste en dessous de mes mains. Leurs regards m'imploraient d'arrêter, la peur de la mort les envahissaient, et ces fois-là, le faucheur, c'était moi. Je me sentais puissant, et cela me plaisait. J'étais invincible. Et ma colère s'estompait finalement, puis je pouvais enfin rentrer.
Ainsi, je ne pouvais faire de mal à ma dulcinée, mais ceci avait un prix : D'autres le payaient pour elle tandis que les ténèbres s'étaient emparées de mon cœur. L'amour est toujours une lumière illuminant nos coeurs pour dominer le mal, dit-on. Pour moi, cela n'était pas le cas : l'amour m'avait fait plonger dans la haine, la douleur, la peur de la perdre. Je n'étais plus le même, quelque chose avait changé en moi. Ma bonté avait disparue, et ce qui m'importait maintenant n'était que le bonheur de mon couple, j'étais prêt à tuer quiconque pour cela.